Comment mettre en œuvre des événements respectueux de l’environnement – en ligne ou hors ligne ?

Vous êtes-vous déjà demandé quelle était l'empreinte carbone des événements physiques ? Eh bien... nous l'avons fait et nous voulons que vous le sachiez aussi !

Bien que l’adoption des événements virtuels ait été une conséquence de la pandémie, ils ont récemment acquis une solide réputation positive. En plus de nous donner la possibilité d’interagir et de nous connecter socialement, ces événements jouent un rôle essentiel dans la réduction des émissions de CO2. Une fois que vous aurez pris connaissance de l’impact écologique des événements virtuels, vous commencerez certainement à en organiser et à vous joindre à nous pour aider notre planète !

La pandémie de Covid-19 a façonné le monde que nous connaissions de la manière la plus inattendue. S’il y a deux ans, l’idée d’un événement virtuel ou hybride semblait lointaine, aujourd’hui nous pouvons observer une opinion complètement différente dans l’esprit des gens. Non seulement ces formats d’événements nous ont permis de profiter d’une interaction sociale à l’époque de la pandémie, mais ils se sont également révélés être une alternative durable aux réunions traditionnelles en personne.

Outre l’avantage hygiénique évident des événements hybrides et virtuels, ces formats présentent un autre avantage important. La réduction primaire des déplacements, mais aussi la diminution de l’utilisation des services d’accueil, contribuent à réduire considérablement les émissions de CO2 des conférences. En définitive, ils offrent un format alternatif d’échange humain qui devrait gagner encore en pertinence à l’avenir.

Dans cet article, nous comparerons les émissions des événements physiques et virtuels, afin de mieux saisir les effets positifs des échanges numériques. Pour finir, des idées possibles seront présentées sur la façon de rendre votre événement plus vert.

Comparaison de l’équivalent CO2 d’un événement virtuel et d’un événement conventionnel

Plusieurs études ont comparé l’impact environnemental causé par les conférences et événements virtuels et physiques. Un nombre croissant de ces analyses démontre l’énorme potentiel de réduction des gaz à effet de serre que possèdent les événements virtuels et hybrides.

Un exemple plus concret peut éclaircir un peu plus la question. La comparaison d’un événement virtuel comptant 264 participants inscrits avec son équivalent physique donne les résultats suivants :

Pour l’événement physique, les émissions de GES (gaz à effet de serre) peuvent être principalement attribuées aux déplacements. On suppose que certains participants prendront un vol long-courrier (39), que d’autres voyageront par avion court-courrier (181), tandis que les autres arriveront par transport routier (44). Avec les émissions provenant de l’hébergement à l’hôtel de ceux qui ont dû voyager loin de chez eux, le calcul s’élève à :

  • 282 tonnes de CO2

En revanche, pour la version virtuelle, les émissions proviendront principalement de l’électricité consommée pour alimenter les appareils des participants et de l’électricité nécessaire aux serveurs assurant les transferts vidéo et audio. La différence est assez frappante puisque l’équivalent CO2 ne s’élève qu’à :

  • 1 tonne de CO2

Remarque : cet exemple est tiré de Houston & Reay (2011).

Pour comprendre précisément comment sont calculées les émissions de CO2 des événements conventionnels, virtuels ou hybrides, il est important de savoir d’où proviennent les émissions des formes d’événements. Cette connaissance permet de réduire l’impact négatif. Commençons par les sources des émissions conventionnelles, puis passons aux émissions virtuelles.

Sources des émissions de CO2 lors des événements conventionnels

  • Déplacements – Le premier facteur de consommation de ressources, et peut-être le plus évident lorsqu’il s’agit d’événements traditionnels hors ligne, est le déplacement vers le lieu même de l’événement. Les émissions de l’aviation s’avèrent être les plus élevées – un vol intérieur représente 133 g de CO2 par passager et par kilomètre – tandis que la meilleure alternative se trouve être le chemin de fer, qui émet 6 g (BBC, 2019).
  • Hébergement – Les événements s’accompagnent souvent de nuitées. Ces nuitées entraînent généralement une augmentation des émissions d’électricité et de chauffage, selon le type d’hébergement. Considérons un événement de 6 jours avec 5000 participants. Une chambre d’hôtel moyenne fait environ 30 mètres carrés et peut accueillir 2 personnes. Si l’on tient compte de la consommation d’électricité et de gaz naturel, environ 225,2 kg de CO2 sont produits pendant ces 6 jours, ce qui revient à 0,78 kg de CO2 par heure et par personne (Balanzat, 2020).
  • Lieu de conférence – Outre l’hébergement, les lieux de conférence nécessitent également de l’électricité et du chauffage ou de la climatisation. Pour le même événement de 6 jours avec 5000 participants, un centre classique représentera 298,7 kg de CO2, ce qui se traduit par 0,4 g de CO2 émis par personne et par heure (Balanzat, 2020).
  • Restauration – Selon le type et la quantité d’aliments et de boissons fournis lors d’un événement, les émissions de GES varieront considérablement. En supposant que les participants se verront servir un plat chaque jour de la conférence et que 70 % d’entre eux opteront pour un plat de viande tandis que les autres décideront de l’alternative végétalienne, l’émission pour le repas moyen est de 4,228 kg de CO2 (Emery et Molidor, 2019).

Si les événements virtuels génèrent sans aucun doute moins d’émissions de CO2 que les événements conventionnels, certains facteurs contribuent néanmoins à une certaine quantité de l’empreinte carbone.

Sources des émissions de CO2 lors d’événements virtuels

  • Consommation d’électricité des appareils – Les participants aux événements peuvent utiliser divers appareils pour prendre part aux échanges en ligne, tels que des smartphones, des ordinateurs portables et des PC. Ainsi, un utilisateur d’ordinateur portable produira environ 12g de CO2, tandis qu’un utilisateur de PC produira 47g de CO2 (Jäckle, 2021).
  • Consommation électrique du flux de données – L’internet nécessite le transfert de données, traditionnellement par un cordon, mais plus fréquemment par une connexion sans fil. L’intensité électrique moyenne estimée pour les transferts internet est de 0,015 kWh/GB, ce qui se traduit par 3g de CO2 par GB (Aslan, 2018).
  • Utilisation des lampes – Même s’il s’agit d’un facteur minime, l’électricité que nous utilisons quotidiennement pour apporter de la lumière dans nos maisons fait une différence. Cependant, ce facteur ne doit pas non plus être exclu pour les événements traditionnels, car le lieu sera très probablement éclairé d’une manière ou d’une autre. Une ampoule de 100W consomme 0,1kWh par heure et produit donc 23g de CO2/h (The SEO Team, 2017).
  • Requêtes du moteur et visites du site Web – La quantification de la consommation d’énergie pour les requêtes du moteur peut nous aider davantage à déterminer la quantité d’émissions de CO2. Par exemple, selon Google, chaque requête entraîne 0,2 g de CO2 (Quito, 2018).
  • Émissions allouées au cycle de vie – Se réfèrent à tous les équivalents de CO2 qui sont émis lors de la production et du transport d’appareils tels que les ordinateurs portables. Faber affirme que 340 kg de CO2 sont produits au cours du cycle de vie d’un ordinateur (Faber, 2021).

En connaissant tous les facteurs mentionnés précédemment qui contribuent à une augmentation de la quantité de CO2 dans l’atmosphère, il est possible de calculer combien de types d’événements différents contribuent à la pollution humaine.

Chez SCOOCS, nous estimons actuellement que le participant moyen qui prend part à des conférences via notre plateforme produit environ 50 g de CO2 par heure.

Comment les organisateurs d’événements peuvent-ils réduire leur empreinte écologique ?

Après avoir compris comment calculer l’empreinte carbone de différents événements et formats de conférence, il est intéressant de se pencher sur la manière dont l’empreinte des événements peut être réduite. Cette section sera utile aux organisateurs d’événements pour avoir un bref aperçu des solutions durables et des événements durables.

1. Événements hybrides

À première vue, on pourrait croire que les événements virtuels sont la seule alternative valable aux événements traditionnels pour minimiser les émissions de CO2. Mais il est clair pour beaucoup d’entre nous que tous les événements ne peuvent pas être entièrement virtuels, car ils nécessitent un facteur de présence pour servir pleinement leur objectif. Cela ne signifie pas pour autant que ces événements doivent être déplacés entièrement hors ligne. Nous sommes bien conscients que les choses ne sont pas seulement noires ou blanches et pas seulement en ligne ou hors ligne ー elles sont aussi grises, et elles sont aussi hybrides. Ainsi, transformer les événements traditionnels en un mélange d’activités en personne et virtuelles est une bonne initiative pour réduire les émissions de CO2.

2. Compensation des émissions de carbone

La compensation des émissions de CO2 est devenue une tendance populaire chez les grands voyageurs. Pour les voyageurs conscients et les écologistes, des entreprises comme atmosfair ont gagné en importance. Elles offrent une solution facile pour compenser une empreinte environnementale, par exemple en aidant les ménages du Ruanda à se procurer des poêles à bois efficaces. La compensation d’un vol aller-retour de Lisbonne à Berlin coûte environ 30 €. Si l’on souhaite compenser les émissions de carbone d’un événement entier, il est possible de choisir des projets dont l’impact peut être mesuré avec précision. En retour, cela pourrait attirer un tout nouveau groupe de participants et améliorer la réputation de la conférence en question.

3. Des menus de restauration plus respectueux de l’environnement

En choisissant le type de nourriture qui sera servie lors d’un événement donné, l’organisateur de l’événement choisit simultanément l’importance de l’impact environnemental de ces repas. Remplacer les plats à forte teneur en viande par des menus plus durables – végétariens, végétaliens, à base de plantes et sans gluten – permettra non seulement de réduire l’empreinte carbone, mais aussi d’offrir une alternative plus saine et plus nutritive.

Pour donner des chiffres, un burrito au bœuf représentera 6,8 kg de CO2, alors qu’un burrito aux haricots noirs ne représentera que 0,54 kg de CO2 (Aslan, 2018).

4. Les technologies vertes

Enfin, il ne faut pas avoir peur de penser à une plus grande échelle lorsqu’il s’agit de durabilité et de faire de cette planète une planète plus verte. La mise en œuvre de technologies vertes dans l’infrastructure d’un événement est un geste audacieux qui peut nécessiter un investissement initial, mais qui pourrait s’avérer très rentable à l’avenir et, là encore, attirer une plus grande foule de passionnés de durabilité. Parmi les technologies vertes que vous pouvez explorer, citons l’éclairage LED, les panneaux solaires sur le site de l’événement et une politique de véhicules exclusivement électriques.

Verdict

Aussi effrayantes et imprévisibles que les deux dernières années nous aient semblé (et nous semblent peut-être encore), nous ne devons pas oublier de regarder le bon côté des choses. Nous avons eu une occasion précieuse de changer certaines pratiques que nous avons suivies aveuglément et d’ouvrir les yeux sur des alternatives plus vertes qui nous attendent juste au coin de la rue. La durabilité est l’avenir et vous pouvez commencer par organiser vos événements virtuellement !

Sources

Aslan, Joshua, Kieren Mayers, Jonathan G. Koomey, and Chris France. 2018. “Electricity Intensity of Internet Data Transmission: Untangling the Estimates: Electricity Intensity of Data Transmission.” Journal of Industrial Ecology 22 (4): 785–98. https://doi.org/10.1111/jiec.12630.

Balanzat, Don. (2020). “Green Conference: Reducing Carbon Emissions with a Virtual Conference.” Educators in VR (blog), March 9.https://educatorsinvr.com/2020/03/09/green-conference-reducing-carbon-emissions-with-a-virtual-conference/

BBC News. (2019, August 24). Climate change: Should you fly, drive or take the train? https://www.bbc.com/news/science-environment-49349566

Emery, Isaac, and Jennifer Molidor. (2019). “Catering to the Climate—How Earth- Friendly Menus at Events Can Help Save the Planet.” Oakland, CA: Center for Biological Diversity. https://www.biologicaldiversity.org/takeextinctionoffyourplate/pdfs/environmental_catering_report_catering_to_the_climate_final_report_2019.pdf.

Faber, G. (2021). A Framework to Estimate Emissions from Virtual Conferences.

Jäckle, S. (2021). Reducing the Carbon Footprint of Academic Conferences by Online Participation: The Case of the 2020 Virtual European Consortium for Political Research General Conference. PS: Political Science & Politics, 54(3), 456-461. doi:10.1017/S1049096521000020

Quito, A. (2018, May 25). Find out the environmental impact of your Google searches and internet usage. Quartz. https://qz.com/1267709/every-google-search-results-in-co2-emissions-this-real-time-dataviz-shows-how-much/.

The SEO Team. (2017, November 13). The Kilo Watt? Tips for Understanding Your Electricity Usage. Save On Energy Blog. https://www.saveonenergy.com/learning-center/post/the-kilo-watt-tips-for-understanding-your-electricity-usage/.

Auteur: Rita Villas-Boas
Coauteur: Fritz Trienekens

SCOOCS is a novel all-in-one event platform with a sustainable mindset. We host events globally from science, academic conferences, to trade fairs, on to music festivals. Whether it’s an online course for 30 people or a virtual conference with 10,000 participants – events can be quickly set up, are fully customizable, and are GDPR compliant. Participants engage through a variety of networking tools which turn digital events into virtual communities. Our valued features include livestreaming, video rooms, exhibitor booths, poster booths, 3D worlds, networking tables, carbon calculation, and a lot more.

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